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Histoire - Page 24

  • Visé : un des projets d'affiches touristiques d'il y a 60 ans!

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    VOUS AVEZ DIT MUSEE DE SOCIETE, LA VIE QUOTIDIENNE FAITE DE TRAVAIL ET DE LOISIRS A LA LOUPE

    Les initiateurs du musée régional, surtout depuis le renouveau de 1981 ont voulu mettre en avant la vie quotidienne qui est faite de vie à la maison, de vie au travail et de vie festive. Bien entendu, le musée voisin de notre chef-lieu, le musée de la Vie Wallonne s’appuie sur cette notion de musée de société, surtout depuis sa dernière rénovation. A notre humble niveau, nous récoltons maints éléments relatifs à notre vie quotidienne. Côté économie, nous avons mis en avant l’industrie charbonnière avec l’incomparable charbonnage du Hasard de Cheratte avec son modernisme au départ de sa création et la vie du mineur, la sidérurgie, les anciens métiers à domicile (armurerie, taille de limes ou tressage de la paille). Une maquette de la tour n°1 du charbonnage de Cheratte est aussi remarquable.

    Nous avons développé dans plusieurs vitrines trois aspects de la vie quotidienne : l’éclairage, l’alimentation et la convivialité. Nous avons axé ce choix sur les particularités locales comme des bouteilles utilisées sur place comme les firmes Roenen, Hardy ou encore la laiterie LAY d’Argenteau ou le café Clé d’or ou encore des fabrications régionales comme Cicolor.

    Les loisirs qui font partie de la vie assurément sont considérés actuellement comme du patrimoine immatériel. Nous reprenons les particularités locales : les cramignons, la décapitation de l’oie ou du coq, les carnavals, l’enterrement de Mathy l’Ohay ou la fin de fête ou certains groupes de musiques locaux. Une série de capsules (petits films) ont présenté il y a quelques années toutes ces particularités ainsi que les gildes (les trois compagnies armées visétoises) ou d’autres cortèges.

    L’autre symbole de Visé est l’oie et nous avons mis en avant deux affiches touristiques de Visé avec l’oie, la plus célèbre date de 1898 et est due au talent d’Armand Rassenfosse et l’autre réalisée par l’artiste Dupuis date des années 1930. Un des points forts du tourisme visétois du XXe s. fut l’île Robinson. Nous avons pu conserver les projets d’affiches touristiques de la fin des années 50, signés de noms qui ont continué dans ce domaines artistique. Le site touristique principal à cette époque était bien sûr cette île mise en valeur dans le dernier quart du XIXe s., rejointe par les célèbres bateaux-mouches et transformée peu après 1980.

    A côté des Beaux-Arts et de la création artistique régionale, un autre aspect que nous évoquons par petite touche est la création littéraire ou musicale ; que l’on cité quelques auteurs régionaux : Marcelle Martin, auteur de théâtre wallon, Berthe Bovy, comédienne de la Comédie française, Jean Lensen, compositeur de musiques de salon, René Hénoumont chroniqueur, Conrad Detrez, écrivain révolutionnaire ou Odilon Jean-Perier. Notre bibliothèque conserve quelques-unes de leurs œuvres.

    On doit aussi mentionner dans ce chapitre relatif à la 3e salle du musée régional, le médailler. Un de nos principaux donateurs, Albert Jaminet nous a fait don en 1958 de documents non seulement relatifs aux gildes belges, aux premiers pas de la nouvelle Belgique mais surtout des centaines de médailles, ou des monnaies du moyen-âge au milieu du XXe s. Celle qui m’a le plus surpris, c’est l’hommage (en médaille) de la Belgique à la Pologne. Sa révolution de Varsovie en novembre 1830 aurait été réprimée par les troupes russes , qui autrement devaient venir réprimer notre jeune révolution face au roi des Pays-Bas en 1830-1831.

    Jean-Pierre Lensen

  • LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES , AUTRE POINT MAJEUR DE LA RECHERCHE PATRIMONIALE. UNE SALLE LUI EST CONSACREE

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    Avant la fondation de la société archéo-historique de Visé, il y a 100 ans en 1921, notre territoire fut parcouru par l’Institut Archéologique liégeois et entr’autre par Marcel de Puydt. On peut citer le cimetière gallo-romain de la rue de Sluse au nord de Visé et lors de la construction de la route, la découverte d’un biface (sorte de couteau suisse du paléolithique inférieur daté d’il y a 100.000 ans, le plus vieux outil de notre ville). De cette nécropole romaine, le musée régional a en dépôt du musée Curtius presque toutes les découvertes y faites : des assiettes, des gobelets, une cruche-amphore. Le musée liégeois a cependant gardé la pièce majeure : une rarissime fiole à parfum en verre qualifiée d’Evhodia, prénom de la fille du parfumeur de Rome. L’archéologie néerlandaise doit beaucoup à ce préhistorien liégeois car son attention fut attirée lors d’un voyage en train par un site préhistorique qu’il alla découvrir tout près de chez nous : Rijckolt-Sainte-Gertrude, une minière silex d’il y a plus de 5.000 ans. Au niveau des découvertes préhistoriques, un des administrateurs de la S.R.A.H.V Joseph Müller (beau-père de Jean Renard) nous confia les outils (nucleus, grattoirs, haches… ) qu’il reçut de la part du professeur de l’université de Liège, Hamal-Nandrin. C’était l’époque où les fouilleurs collaborateurs dans les fouilles néolithiques, (ici dans les Fourons) recevaient des artéfacts en guise de remerciement. Grâce à ce don, une vitrine permet de comprendre la taille du silex à cette époque du néolithique moyen.(3000 ACN).

    Si nous remontons vers notre siècle, l’époque romaine est riche et le plus étonnant, ce sont les recherches menées en 1960 sur le site du centre culturel de Visé (lors de l’aménagement du parking à côté de l’actuelle salle des Tréteaux) par Jean Massin, conservateur du musée et John Knaepen, historien de Visé et professeur à l’athénée royal. Ne disons pas que c’est unique pour notre pays mais le musée régional est une des rares établis sur le berceau gallo-romain de sa ville. M.Knaepen en réalisa une description, pour l’époque, très fournie dans la revue du Vieux-Liège . Quatre vitrines du musée reprennent une toute petite partie de ces découvertes, le reste étant en réserve. Citons un bouchon d’amphore, une grille de soupirail, une fibule assez rare, des restes d’un vase funéraire dit planétaire. Nous avons aussi reconstitué une solide toiture de maison en tuiles romaines dont certaines proviennent de la chapelle du Steenbosch à Fouron-le-Comte (celle-ci fut érigée au 19es. avec les vestiges d’une villa gallo-romaine, qui fut la première fouille recensée dans notre région. D’autres viennent de Lanaye, où des fouilles furent menées au lieu-dit Voie d’Emael par Jean-Pierre Lensen, des bénévoles et la ville de Visé en 1983. On y découvrit un mini-cockerill soit un établissement de bas-fourneaux datés des 2 et 3e s. Le plus marquant fut la découverte du squelette d’un nouveau-né retrouvé sous l’atelier (certainement le squelette du plus ancien visétois). Une partie de ces documents se trouvent au musée de la Montagne Saint-Pierre à Lanaye. Autre découverte lors de la construction de l’autoroute Visé-Liège fin des années 60, des pieux en chêne encadrés par des sabots en fer ainsi que des poutres. L’analyse des bois (dendrochronologie) les data des 5e et 8 es., assurément la trace d’un pont du Bas-empire et d’époque carolingienne. Probablement le seul pont sur la Meuse à l’époque entre Maastricht et Amay. De l’époque mérovingienne (7e s.), l’armement d’un soldat franc : un scramasaxe (glaive) et une francisque (une hache de combat), furent trouvés à Loën, près du château.

    De l’époque moderne (15e et 16es), une découverte fortuite lors de l’aménagement du piétonnier au coin des rues du Perron et rue du Collège : des grès, de la céramique vernissée, un boulet de canon, un étonnant portrait sur terre cuite et un plateau avec inscription gothique. De nombreuses découvertes furent réalisées par Jean Massin derrière la rue des Récollets : du gallo-romain, les contenus de deux puits des 16e s. et 17es. Non loin de là et malheureusement détruits, les vestiges de tours et du rempart ouest qui auraient pu, reconstitués, faire la séparation entre l’autoroute et les voies du chemin de fer non loin du pont !!!! Le rempart allait de l’actuelle collégiale (sud) à l’avenue du Pont (nord) et des boulevards (est) au long de la Meuse (ouest) ; Son dernier vestige fut détruit en 1971.

    Autre découverte en 1985 à l’emplacement de la Maison de Pierre, au bas de la rue basse, le contenu d’au moins deux maisons détruites par les troupes allemandes le 15 août 1914. Le reste de mobiliers mais aussi de poteries – un pot à beurre et un pot à œufs-, et le plus interpellant, une barre à mine utilisée pour activer l’incendie de ces maisons.

    Mais récemment d’autres découvertes ont été réalisées par l’équipe de fouilles de la région wallonne notamment lors des recherches menées sur le site du Trilogiport à Hermalle-sous-Argenteau : principalement un cimetière de l’âge du bronze (un « champs d’urnes ») mais aussi du gallo-romain (de nouveau un cimetière) et du mérovingien. Toutes les découvertes archéologiques en Basse-Meuse (du moins antérieures à 1997) sont recensées dans le livre « Richesses archéologiques de la Basse-Meuse ». Un addendum plus récent fut aussi publié. L’histoire d’un lieu se fait avec des textes mais aussi par des découvertes archéologiques à interpréter judicieusement. 

    J.P. Lensen

  • LES ARCHIVES, FONDS ESSENTIELS DE LA MÉMOIRE D’UN MUSEE ET D’UNE COMMUNAUTE

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    Le musée régional d’archéologie et d’histoire de Visé, établi sur 3 niveaux au centre culturel de Visé, rue du Collège présente bien entendu une collection permanente relative aux patrimoines et les réserves qui vont avec, ainsi qu’un centre de documentation historique avec livres, revues, photos, CD, dvd mais aussi un centre d’archives. Parlons-en.

    Plusieurs fonds (c’est comme cela que l’on dit d’une série de documents sur un sujet bien précis) enrichissent nos réserves. Le principal est le fonds Etienne Michaux, du nom du 2e secrétaire de la société archéo-historique (de 1945 jusqu’à sa mort en 1980). Extraordinaire, le fonds avec des coupures de journaux de toutes les anciennes communes de la Province de Liège et des environs -Limbourg belge et hollandais, mais aussi de personnalités tant anciennes que contemporaines. Le plus intéressant est le dossier des familles visétoises, des associations diverses culturelles, sportives et politiques. Différents donateurs ont aussi contribué à cet enrichissement : Marcelle Martin avec la copie de ses pièces de théâtre en wallon et son dossier sur la pièce « Théroigne de Méricourt ». Martin Purnode avec les archives anciennes de la confrérie Notre-Dame de Lorette et Saint-Hadelin, toujours active. Aux origines de la société archéo-historique de Visé, fondée en 1921, c’est la catastrophe de la Première Guerre Mondiale, et par exemple nous avons toutes les archives de l’association des Sinistrés visétois. Fondé peu après et dissoute depuis une dizaine d’années, le Sou du Vieillard qui réalisa un objet social appréciable (la visite mobile de St Nicolas dans la ville e.a.)

    Un de nos membres les plus productifs, le Révérend Père O’Kelly de Galway qui écrivit maintes chroniques dans différents journaux locaux sous différents pseudonymes dont Sandre de Rosmel nous a donné les copies de ses articles et utilisés par de nombreux chercheurs de toute la Belgique, les chroniques au jour le jour des deux guerres (publié par nos soins). Un autre donateur notamment de documents sur les Gildes belges (partagés entre différents musées visétois) Albert Jaminet nous a convié ses écrits e.a en wallon et sur la Résistance. Le premier président de l’association à la relance de 1981, Toussaint Bologne (1981-1984) nous a fait don de documents sur son village natal, Romsée et les environs. Un autre chercheur décédé il y a peu, Raymond Mathu de Thimister nous a confié les pages utilisées pour ses articles sur les fêtes, les surnoms, le commerce et l’histoire du Pays du Herve. Même chose pour un chercheur amateur, M.Hooyberghs de Visé qui recensait les activités et le patrimoine visétois. Citons aussi notre ancien bibliothécaire Armand Bovy qui nous livra différents plans de voies routières et fluviales. Enfin l’actuel secrétaire Jean-Pierre Lensen conserve avec ses collègues et c’est son rôle, tous les documents ayant servi à la réalisation des activités (plus de 1600 activités depuis décembre 1981) et spécialement les expositions de la S.R.A.H.V. et prochainement des articles de journaux sur les deux guerres, le patrimoine, Visé et la Basse-Meuse. Signalons aussi la collecte d’archives sur les deux guerres mondiales car nous sommes toujours friands de récolter des témoignages, des chroniques, des journaux de guerre sur les deux conflits mondiaux et notamment la Résistance ou la déportation.

    Mais n’oublions pas de vous mentionner certains plans, ceux des maisons construites par l’architecte Van Wolput de Visé, une série de divers plans d’outillages et de données du charbonnage du Hasard de Cheratte pour ne citer que les plus denses. Bien entendu tous nos panneaux de la première présentation du musée (entre 1990 et 2010) et nos diverses expositions sont conservés. Peuvent être prêtées les expositions sur les oies, le train dans la B.D., l’année 1918 ou encore l’histoire du charbon. Acquisitions, Conservation, Animation et Publication sont les fers de lance d’un musée.

    Jean-Pierre Lensen

  • MAIS BON DIEU QU’ALLAIT-IL DONC FAIRE DANS CETTE GALERE A KLEINE-BROGEL ?

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    Si vous suivez un peu l’actualité, Kleine-Brogel est le siège d’un aérodrome militaire belge, dans l’entité limbourgeoise de PEER. Mais descendons dans le temps , au temps de la Principauté de Liège qui comptait une moitié de ses 23 bonnes villes dans l’actuelle province du Limbourg Belge, dont Peer. Le peuple y parlait le thiois (dialectes flamands)

    Qui est donc ce Visétois qui est allé à Kleine- Brogel et a laissé un témoignage patrimonial majeur : les fonts baptismaux en marbre de Rance dans l’église Sainte-Ursule du village. Sur le support, un blason étoffé et en dessous le nom OUDAERT DE BERSACQUES / MAIEUR DE VISE / 1618.

    Un maieur d’abord n’est pas, à l’époque un bourgmestre (dans les bonnes villes, ils étaient même 2 à gérer la communauté locale en même temps) mais bien un officier de justice et chargé de représenter le seigneur (chez nous le prince-êvêque de Liège). Il se fait assister par des échevins !

    1618 est une date importante, le début de la guerre de 30 ans (1618-1648) mais aussi en plein dans la Trêve de Douze ans de 1609 à 1621, entre les Pays-Bas du nord et du sud, sous les archiducs espagnols Albert et Isabelle. Ce fut une période faste menant à la construction et à l’achèvement de notre hôtel de ville (1611-1613), à l’arrivée des chanoinesses du Saint-Sépulcre en 1616…..

    Oudaert ou Odart de Bersacques ne fut pas que maieur mais jusqu’à sa mort en 1625 occupa de nombreuses charges que John Knaepen, le réputé historien de Visé à mis en avant, à la lecture d’archives et a publié dans la série de l’histoire de la Justice d’ancien régime (en 4 tomes publiés de 1999 à de 2002).

    Il est maieur de Visé déjà en 1602. L’anecdote de cette année est qu’il voulait appréhender un certain Collar Dossin surnommé Haptou accusé par une veuve. Il ne réussit pas à l’appréhender car il ne revient à Visé que le mercredi, jour où on ne peut arrêter personne ! (à cette époque, s’entend !).

    On ne sait si la famille est venue à Visé du Brabant ou de Flandre vers 1575. Plus tôt, un membre de cette famille fut aumônier de Charles-le-Quint (1540). Odart fut receveur pour le Prince-Evêque de Liège à Visé, dans la vallée (Lixhe-Lanaye,Eijsden) et aussi pour les abbesses de Munsterbilzen, seigneuresse de Haccourt-Hallembaye. On le cite aussi comme échevin à Haccourt, à Cheratte, à Visé mais aussi à LIxhe-Nivelle. Les échevins à l’époque étaient chargés d’assister le Maire pour sanctionner les délits et exécuter la justice.

    Comment expliquer qu’à plus de 80 km de Visé, il fit cette donation d’un mobilier majeur pour une église : ses fonts baptismaux. Les deux sociétés d’histoire de Visé et de Peer (présidé par Jaak Geuns) mènent l’enquête. Est-ce en rapport avec la gestion des biens de l’abbesse de Munsterbilzen ou ses contacts de receveur du Prince-Evêque ? L’avenir nous le dira …peut-être.

     

    J.P.Lensen 25/12/2020

  • Le passé se lit aussi et surtout au travers des livres

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    René François de Sluse

    Un musée , ce n’est pas qu’une série de documents présentés pour répondre à un objectif. Il y a bien sûr la collection permanente, les réserves (où généralement plus de 80% des documents du musée se retrouvent), une photothèque mais aussi un centre de documentation historique où sont conservés des livres et des revues. Côté livres, le musée de Visé en conserve près de 14200. Parmi ceux-ci, quelques dizaines datent d’avant notre indépendance (1830). Présentons-en quelques-uns parmi les plus intéressants. Le plus ancien datant de 1605 avec couverture en velin présente une des œuvres de l’écrivain latin Suétone (-né en 70 avant Jésus-Christ). Une autre œuvre de 1675 est « Gallia victrix » (la Gaule victorieuse). Une des personnalités visétoises les plus douées de son temps, René-François de Sluse mort en 1685 nous a laissé une vie de St Lambert (1679). Les données administratives pour lesquelles nous avons des livres qui font référence : des registres aux cens (1738)(1754 pour Houtain-Saint-Siméon), un registre de de Waha (1698), le recueil des édits du Pays de Liège par Louvrex (1730-1735), 8 tomes des observations de droit et de justice de De Méan (1740). L’autre donnée et ce n’est pas étonnant pour l’époque, ce sont les livres religieux : la biblia sacra (1706), l’imitation de Jésus-Christ de Thomas a Kempis, best-seller de l’époque (1710), un missale romanorum, imprimé chez Plantin à Anvers (1672) et d’autres missels.

    Etonnants sont les Almanachs qui étaient vendus par des colporteurs. Nous avons aussi des dictionnaires comme celui de Calmet « historique , critique, chronologique, géographique et littéraire de la Bible » (1722), puis au 19e s., la collection portative des chefs d’œuvres de la littérature française (1827) ou le dictionnaire universel du commerce et de la Banque (1848).

    Quant à l’art de bâtir, nous possédons un traité d’architecture rurale (1802). Dans l’esprit de l’Encyclopédie, citons l’art de vérifier les dates des faits historiques (1750) . Quant à l’art de guérir, sourions sur le titre « Recueil des pronostics dangereux sur les différentes maladies (1825)

    Une affaire mit Visé en ébullition de 1771 à 1779, l’affaire Sartorius (un membre de cette famille assassina une jeune femme enceinte de ses œuvres). L’avocat de la famille émit de fausses preuves (qu’il publia soi-disant de Londres). En cette période confuse de la dernière décennie du 18e s, nous trouvons quelques best-sellers comme le Miroir des Nobles de Hesbaye (1791), le précis historique sur la révolution liégeoise (1790) ou plus tard un recueil de poésie (1812) d’un des protagonistes de la révolution liégeoise qui fit sa formation chez les Oratoriens de Visé : Reynier

    Plusieurs manuels scolaires dont les titres sont étonnants (pour nous habitant du XXIe s.) : traité d’arithmétique (1833) ou même plus d’arithmétique décimale (1840) car ce sont les Français qui imposèrent difficilement à l’Europe le système décimal (litres, kilos, mètres). D’autres : une grammaire facile (1839), une géographie universelle (1760) ou l’iconographie grecque (1811)….

    De l’époque de notre premier roi Léopold I, nous conservons une série imposante de livres militaires : l’infanterie, l’artillerie, l’armement, les tactiques. Les deux historiens liégeois de l’époque de Becdelièvre nous ont laissé une biographie liégeoise (1836-1837) ou de Polain, une histoire de Liège (1848). Un bourgmestre de Fouron, Henri Del Vaux publia un dictionnaires géographique et statistique de la province de Liège (1834). Un an plus tard, on trouve la nomenclature des villes et villages de la province par Despa (1835) ou encore la Meuse belge (1852). Pour notre patrimoine, citons un livre sur Cheratte ( datant de 1854), une description de la Montagne St-Pierre par Bory de Saint-Vincent (1819) ,la translation du corps de St Firmin (1711) ou encore le tonlieu d’Eijsden (1675) , sans oublier l’histoire du comté de Looz (1717) . Pour terminer, il était déjà question de complotisme, dans « le danger des mystifications (1842). Ceci est un bref aperçu de nos richesses.

    (J-P Lensen)