À l'été 2025, un nouveau pont suspendu au-dessus du canal Albert permettra de reconnecter le plateau du Fort d'Eben-Emael avec le plateau de Caster. Jusque dans les années 1930, ces plateaux formaient une zone contiguë, qui a été divisée lors de la construction du canal Albert. C'est alors qu'une tranchée de 1300 m de long a été créée entre l'écluse de Lanaye et le village de Kanne. La partie la plus septentrionale de la Wallonie, le plateau de Caster, a été séparée du reste de la Région wallonne.
Jusqu'alors, une route reliant Liège à Maastricht traversait ce plateau avec une fonction militaire originale. Cette Route de Liège a donc été interrompue lors de la construction du canal Albert. Les communes de Visé, Bassenge et Oupeye ont uni leurs forces pour rétablir cette ancienne liaison en construisant une passerelle spectaculaire de 200 m de long et à 50 m au-dessus du canal Albert. Un nouvel itinéraire de randonnée longue distance de 40 km sera aménagé sur le tracé de l'ancienne route entre Maastricht et Liège, le long duquel les principales zones naturelles et autres curiosités pourront être observées. La passerelle constituera également un nouveau lien important au sein du réseau transfrontalier existant d'itinéraires de randonnées de la Montagne St-Pierre.
Accord de coopération
La passerelle sera construite sur la rive gauche du canal Albert sur le territoire de Bassenge et sur des terrains appartenant au ministère de la Défense. Sur la rive droite, le pont suspendu sera implanté sur le territoire de Visé, sur des terrains appartenant au DNF. Les deux départements ont déjà confirmé leur accord de principe pour sa construction. Les communes de Visé et Bassenge, ainsi que Oupeye, la commune flamande de Riemst et les communes néerlandaises de Maastricht et de Eijsden-Margraten, sont partenaires du réseau de la Montagne St-Pierre depuis plus de 20 ans. Pour la construction et l'exploitation du pont suspendu de randonnée, les communes de Visé, Bassenge et Oupeye ont conclu un accord de coopération.
Comme le pont suspendu sera construit dans un environnement précieux et fragile, il n'est pas prévu de développer une attraction touristique qui devienne une destination de voyage en soi. Afin de clarifier les objectifs ultimes de la passerelle, les communes de Visé, Bassenge et Oupeye ont élaboré une charte dans laquelle elles s'engagent à faire de la passerelle un projet qui renforcera les contacts et la coopération entre les gouvernements, les organisations et les citoyens des différentes régions ; développera la région d’une manière durable, en étendant à la partie wallonne la dynamique de tourisme-récréation qui existe déjà du côté flamand et néerlandais ; intègrera le projet au sein d'un réseau récréatif plus large et ne créera pas une simple attraction en soi ; accroitra le respect de la nature et du paysage en facilitant leur exploration ; investira dans la nature, le paysage et le développement durable dans la région frontalière.
Cette charte a été signée le 6 avril par Viviane Dessart, bourgmestre de Visé, Valérie Hiance, bourgmestre de Bassenge et Serge Fillot, bourgmestre d'Oupeye. Le projet de la passerelle coûtera au minimum 2,8 millions € et sera financé à 80 % par la Région avec des fonds du Plan de Relance wallon.