Parmi les entreprises choisies, Col & Mc Arthur, de Bassenge, avait retenu particulièrement l’attention d’un groupe de quatre jeunes. Souvenez-vous, en novembre dernier dans nos colonnes nous avions évoqué cette société qui fabriquait et commercialisait des montres commémoratives de l’armistice de 1918. Montres destinées principalement à des « cadeaux d’affaire ». C’est ainsi que la Princesse Astrid, Emmanuel Macron, Donald Trump, Angela Merkel… en avaient reçu une à l’image de leur nation.
C’est en expliquant leur démarche à Sébastien Colen que le projet a germé dans l’esprit du patron de la société. Clément Nokin, Luca Van Marsnil, Bastien Huppertz et Thibault Kuliesauskas ont été enchantés par la proposition. Pourquoi ne pas créer une montre commémorative à l’occasion du 30ème anniversaire de la fin de la dictature de Ceausescu ?
Une « montre souvenir »
C’est ainsi que nos quatre jeunes se sont vus confier la mission de rechercher d’éventuelles administrations ou horlogers reconnus qui seraient intéressés par la distribution ou la vente de tels instruments personnalisés.
« Malgré toutes nos démarches et les nombreux mails envoyés », expliquent les étudiants, « nous n’avons obtenu aucune réponse des administrations roumaines. Deux horlogers importants se sont montrés très intéressés. Nous avons alors eu l’idée de questionner les passants en ville, leur montrant la maquette de la montre et leur demandant ce qu’ils pensaient. La même démarche a été effectuée sur le net. La majorité des réponses obtenue est positive. De nombreux Roumains adhéreraient au projet. »
Le jeudi se tient classiquement la « foire commerciale » dans les salons de l’hôtel où la mission séjourne. De nombreuses invitations ont été lancées ou remises et, effectivement, le stand de Col & Mc Arthur a connu un certain succès. Il est encore trop tôt pour connaître le résultat obtenu, pour savoir si les contacts établis auront une suite. Mais Clément, Luca, Bastien et Thibault se sont donnés à fond pour promouvoir le produit.
Visite de l’Ambassadeur
Son Excellence Monsieur Thomas Baekelandt, Ambassadeur de Belgique en Roumanie et Monsieur Eric Poppe, Délégué général de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont longuement attardés parmi les stands. Ils étaient accompagnés du Président de la Chambre de Commerce de Bucarest, le Professeur Sorin Dimitriu.
Une bonne quarantaine de sociétés wallonnes ont fait confiance aux étudiants pour promouvoir leurs produits ou services à Bucarest. Deux résultats encourageants apparaissent déjà : une société de Timisoara dont le patron était venu spécialement depuis l’autre extrémité du pays, s’est montrée très intéressée par un système de filtration d’eau commercialisé par E-Pure : un « pré-contrat » aurait été signé. Un importateur s’est aussi montré particulièrement intéressé par des brasseries commercialisant des bières spéciales.
La mission commerciale
Quotidiennement, les jeunes rendent compte de leur travail à leur enseignant et reçoivent les conseils avisés de Nicolas Ravanel et Christel Leentjens qui représentent l’AWEX Belgique ainsi que d’Anne Defourny et Adina Ihora, toutes deux résidentes dans le pays.
L’Agence Wallonne à l’EXportation dépend de la Région Wallonne et subsidie de manière importante les initiatives telles que celle prise par l’HELMo. Pour pouvoir être promue, une société doit figurer dans leurs tablettes. Il est évident que la friterie du coin, même si elle le désirait, ne ferait pas l’objet d’une telle promotion. Depuis l’initiation de la mission et durant toute la semaine, les étudiants ont bénéficié des conseils, «trucs et astuces» de ces pros de la promotion. Si Nicolas Ravenel et Christel Leentjens proviennent du bureau liégeois, Anne Defourny a en charge plus spécialement La Roumanie, la Bulgarie, la Macédoine du Nord et la Moldavie. Elle séjourne une semaine par mois dans chacune des capitales. Chacun des Etats a une «résidente native». A Bucarest, il s’agit de Madame Adina Ihora. Cette année, un jeune stagiaire, Emmanuel Docca, s’était joint à la mission.
L’Awex avait invité des parlementaires wallons à venir se rendre compte sur place de la manière dont le budget était alloué. Messieurs Dimitri Fourny (CDh) et Olivier Destrebecq (MR) sont donc venus à Bucarest. Dans l’avion, au retour, ils se sont montrés très contents de ce qu’ils avaient vu, principalement de l’investissement personnel dont les étudiants avaient fait preuve. «C’est une excellente chose, un très bon exercice pratique pour ceux qui se destinent à une carrière dans le commerce international» nous ont-ils confié. (Pierre Neufcour)