C’est une situation que Visé n’a plus connue depuis 1992 : l’opposition (PS/Écolo) a décidé de convoquer un conseil communal extraordinaire, comme la loi l’y autorise, pour enfin avoir réponse à ses questions. Il se tiendra le 18 avril. Un petit séisme provoqué par une série d’attitudes de la majorité (MR/cdH).
« L’élément de départ fait suite au dernier conseil », explique Martial Mullenders (Ecolo) « J’avais mis six points à l’ordre du jour. Mais il m’a été signalé que je ne pouvais en mettre que deux, parce qu’ils étaient accompagnés d’un projet de délibération. Pour les quatre autres, je ne devais en choisir qu’un parce que, depuis le vote du nouveau règlement d’ordre intérieur (R.O.I, NDLR), un conseiller ne peut poser qu’une seule question écrite, pour un total de quatre par groupe. Étant seul conseiller Écolo, je ne peux donc en mettre qu’une. Pourtant, lors des débats préalables au vote du R.O.I, il nous avait été dit que rien ne changerait et qu’on pourrait poser toujours autant de questions. On voit que non. Le R.O.I est juste là pour nous museler. C’est un déni de démocratie ».
PAS INFORMÉS
C’est surtout la situation budgétaire de la commune qui a incité l’opposition à agir de la sorte.
« En plus des six licenciements, nous avons appris que la Ville allait casser les contrats du personnel d’entretien pour les réengager sous le statut APE », poursuit Gil Simon (PS),.« Or,c’est illégal. Le budget ne reflète donc plus la réalité et on ne nous informe pas de la suite. On va donc les questionner là-dessus.Ajoutez à cela que lorsqu’on pose des questions, régulièrement on ne nous répond pas. J’ai demandé plusieurs fois de savoir quel était l’impact budgétaire de la dernière vague des nominations, on ne m’a jamais répondu. Vu la situation budgétaire, nous leur avons également proposé plusieurs fois de demander au C.R.A.C (Centre régional d'aide aux communes) de réaliser une étude-conseil sur notre budget. Quand on est dans cette situation, il faut mobiliser toutes les forces intellectuelles pour s’en sortir. Non seulement ils ne le font pas, mais ils n’ont jamais répondu à notre proposition. Donc, puisqu’on nous empêche de poser des questions et que lorsque l’on en pose, on ne nous répond pas, on a décidé de convoquer un conseil avec notre ordre du jour. Ils seront obligés d’y répondre et de se positionner ».
JUSTE UN ÉLECTROCHOC
Et Gil Simon de rassurer, l'opposition ne compte pas convoquer un conseil extraordinaire tous les mois. "Non, nous voulons juste donner un électro-choc à la majorité et lui rappeler ses responsabilités. Elle doit ré- pondre à nos questions ».
AURÉLIE DRION
La réaction de Marcel Neven
« C’est de la fantaisie »
Si le conseil a bien été convoqué pour le 18 avril, il ne devrait pas se tenir : la majorité a décidé de ne pas s’y rendre, le quorum ne sera pas atteint. "C'est de la fantaisie, commente le bourgmestre. "Nous avons déjà répondu aux questions de leur ordre du jour. S’il est vrai que nous avons limité le nombre de questions écrites, ils peuvent en poser autant qu’ils veulent à condition qu’elles soient suivies d’un vote. Comme chaque mois, nous aurons un conseil plus tard le (22/4) lors duquel ils auraient pu poser ces questions. Si nous ne convoquions pas de manière régulière des conseils, j’aurais pu comprendre, mais nous répondons à nos obligations. Je déplore l’escalade, mais je pense que Gil Simon n’a pas encore digéré sa défaite"
Réponse de ce dernier : « Les questions du 18, nous les reposerons le 22 ».AD