La lenteur
Aujourd’hui la lenteur est presque toujours considérée comme un défaut ou un handicap puisque tout est misé sur la vitesse.
On dépense des sommes folles pour aller de plus en plus vite : TGV, avions, connexions internet super rapides : on n’a pas de temps à perdre ! De nombreux tests à l’école ou lors de recrutement à un emploi comportent des épreuves auxquelles il faut répondre dans un temps limité. Souvent les personnes lentes énervent les autres : il suffit de voir comment réagissent les gens aux caisses des grandes surfaces quand un client, souvent une personne âgée, prend trop de temps. D’ailleurs, on a installé pour les clients pressés des guichets où ils peuvent scanner eux-mêmes leurs achats.
C’est aux personnes lentes qu’est dédiée le 21 juin, la "Journée internationale de la lenteur".
A cette occasion, il faudrait peut-être penser aux avantages que cette lenteur peut procurer.
Prendre son temps est un luxe que beaucoup de travailleurs ne peuvent pas s’offrir, vu les cadences de travail qui leur sont imposées. C’est bien là l’apanage des retraités : ils ont souvent un agenda bien chargé mais ils font tout à un rythme qui leur convient, ils prennent le temps de prendre leur temps.
C’est souvent pendant les vacances que les travailleurs redécouvrent la lenteur.
Certains enfourchent leur vélo et font des promenades le long d’un Ravel (réseau des voies lentes) et prennent le temps d’observer la nature. D’autres louent une péniche et empruntent les canaux : à cette vitesse, tout le paysage s’offre à leurs yeux et ils sont complètement détendus. D’autres nostalgiques entretiennent des vieux trains qui font de lents trajets à travers champs (comme notre disparu Trimbleu)
Mais pourquoi attendre les vacances ? Ne pourrait-on pas de temps en temps décider qu’on n’a pas d’horaire , qu’il n’y a pas d’heure limite et que l’on fait tout lentement, comme ces chinois qui pratiquent le tai-chi-chuan à leur aise et qui se sentent revigorés ?
La vitesse est peut-être source de résultats et de profits mais surtout de stress.
Respectons les personnes lentes et n’ayons pas peur de prendre le temps de recharger nos batteries.
C.Dethioux, vice-présidente de Culture et Action Laïque de la Basse-Meuse